Le 13 août 2025, des associations bancaires majeures des États-Unis, dont le Bank Policy Institute (BPI), l'American Bankers Association (ABA), la Consumer Bankers Association (CBA) et l'Independent Community Bankers of America (ICBA), ont conjointement envoyé une lettre aux dirigeants du Congrès appelant à une action législative immédiate pour restreindre la portée de la loi GENIUS. La coalition a souligné une lacune réglementaire dans la loi qui interdit actuellement aux émetteurs de stablecoins de verser un rendement direct, mais n'étend pas explicitement cette interdiction aux entités affiliées ou aux plateformes d'échanges centralisées. Ils soutiennent que cette faille pourrait être exploitée par les fournisseurs via des partenariats, permettant des offres de rendement indirectes qui concurrencent de manière déloyale les dépôts bancaires traditionnels.
Les banques ont cité un rapport du Trésor américain projetant qu'un montant pouvant atteindre 6,6 trillions de dollars pourrait se déplacer du système bancaire vers des produits de stablecoins générant des rendements si cette faille n'est pas corrigée. Dans leur lettre, les groupes ont averti qu'une telle sortie de dépôts pourrait dégrader la capacité des banques à financer les prêts, réduire la disponibilité du crédit pour les ménages et les petites entreprises, et finalement entraîner une hausse des taux d'intérêt ainsi qu'une augmentation de la volatilité sur les marchés financiers. Ils ont souligné la nécessité d'une équité entre les produits bancaires réglementés et les instruments de stablecoins, en insistant sur le fait que les stablecoins ne disposent pas des mécanismes sous-jacents — tels que l'intermédiation du crédit et les investissements en valeurs mobilières — qui soutiennent les rendements bancaires.
La lettre comprenait des arguments détaillés sur la structure du marché, notant que les stablecoins ne génèrent pas de revenus par le biais d'investissements mais reposent sur des mécanismes de réserves pour maintenir leur valeur. Les banques affirment que permettre des fonctions de rendement uniquement via des plateformes affiliées contourne l'intention de la loi GENIUS, sapant ses objectifs de protection des consommateurs et de stabilité financière. Elles ont recommandé des amendements explicites à la Section 105(b) de la loi pour inclure les entités affiliées, les échanges et les prestataires de services tiers, fermant ainsi toute voie pour les intérêts par procuration. Les groupes ont également proposé des exigences accrues en matière de reporting et d'audit pour les entités affiliées afin d'assurer la transparence des pratiques de rendement.
Les parties prenantes de l'industrie ont réagi rapidement. Les défenseurs des stablecoins ont averti que des amendements trop larges pourraient étouffer l'innovation et restreindre le développement de rails de paiement efficaces, tandis que les groupes de consommateurs ont exprimé leur inquiétude quant à la confusion potentielle pour les utilisateurs naviguant dans des réglementations en évolution. Des assistants du Congrès ont confirmé que les discussions du personnel sont en cours, avec un soutien bipartisan pour affiner le langage législatif afin d'équilibrer innovation et stabilité. Une séance de révision est provisoirement prévue à la Commission bancaire du Sénat fin août, les parties prenantes se préparant à soumettre leurs témoignages.
Le débat souligne la surveillance croissante des stablecoins alors qu'ils passent d'actifs numériques de niche à des instruments financiers grand public. Avec un marché américain des stablecoins évalué à 280,2 milliards de dollars au 30 juin 2025 et des projections de croissance à 2 trillions de dollars d'ici 2028, les décideurs politiques sont sous pression pour établir des cadres robustes qui protègent les consommateurs sans freiner le progrès technologique. L'issue de cette révision réglementaire façonnera les dynamiques concurrentielles futures entre les banques traditionnelles et les plateformes émergentes d'actifs numériques aux États-Unis et au-delà .
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